Tu ne sais pas pourquoi mais tu n’as pas le moral ce soir, tu n’as pas envie de regarder la télévision alors que tu adores les séries télés. Tu n’as pas envie d’être toute seule, à te goinfrer de chips jusqu’à minuit. Tu n’as pas envie de finir au bar, à expliquer aux hommes que tu es célibataire, que tu cherches l’amour mais que tu vas être maman dans moins de trois mois. Tu as juste envie que quelqu’un soit à tes cotés, que cette personne ne te demande pas qui est le père du bébé et ce qu’il fabrique. Tu as juste envie d’être au calme, d’avoir une épaule où tu peux poser ta tête brune. Alors oui, tu te pointes chez ton ami à l’improviste, tu ne sais même pas s’il est chez lui mais tu t’en moque, tu veux juste sa compagnie. S’il n’est pas là, tu repartiras. Tu sors de ton taxi, la main sur ton flingue au cas où. Depuis ton agression, tu es parano, tu ne quitte plus du tout ton arme au point de dormir avec la lui, caché sous ton oreiller. Tu payes le taxi, lui souris, et tu remonte jusqu’à la porte de Carter. Cet homme, c’est ton ami, le plus proche probablement. A vous deux, vous vous soutenez, vous vous confiez. Il t’écoute autant que tu l’écoutes et tu es là pour lui. Il a perdu sa femme, et toi tu as perdu tellement aussi. Une fois devant la porte tu sonnes, une fois, deux fois. Tu attends patiemment qu’il vienne t’ouvrir la porte et quand finalement il se retrouve devant toi, tu prends une petite moue innocente comme tu le fais si souvent. Cette tête, tu l’as fait quand tu fais une bêtise ou quand tu veux qu’il accepte une chose indélicate. « Salut. Je sais que ça ce fait pas mais… je ne veux pas être toute seule ce soir. Je peux squatter ton canapé ? » Tu embrasses sa joue en même temps, afin de lui dire bonjour, ou bonne nuit, à lui de voir.

« Merci. Mais te sens pas obligé, je suis enceinte et non pas handicapée ! » Tu lui souris tendrement. Avec lui tu te sens en sécurité. Tu le connais depuis quelques années maintenant et une forte amitié vous lie. Tu es là pour lui et il est là pour toi quand tu ne vas pas bien, un peu comme ce soir finalement. Tu le suis jusqu'au salon où tu prend place et tu reprends en sa direction. « Un jus de fruit si tu as, sinon, un verre d'eau suffira je te remercie. Je te dérange pas j'espère ? » Il est un peu tard maintenant pour ça mais tant pis, tu es polie même si tu sais qu'il ne te mettra pas à porte. Tu t'installe, retire ton arme de ta taille et le pose sur la table basse après avoir vérifier qu'il y avait bien la sécurité. Tu ne quitte plus ton arme depuis l'agression, trop peur que tout cela ne recommence. Tu soupires un peu, tu te sens bien là finalement.

Depuis ta grossesse, depuis le traumatisme, tu es interdite sur le terrain. Maintenant tu dirige les opérations depuis les bureaux et tu ne peux plus te rendre sur le champs de bataille comme on dit. Tu soupires à sa question, le remercie cependant pour la boisson et tu prends celle-ci dans ta main. Tu lui adresses un sourire avant de reprendre. « Oui. Vivement que je puisse reprendre ma place sur le terrain. Mon psy dit que je fais des progrès, après l’accouchement, je pense que je pourrais reprendre du service comme il se doit. » Tu prends une longue gorgée de ta boisson fraiche puis finalement tu reprends pour lui. « Toi ça va ? » Tu parles évidement de tout ce qu'il a sur le coeur, et non pas le "ca va" qu'il prétend à tout le monde. Tu n'es pas tout le monde, tu es comme sa meilleure amie, la femme qui l'écoute quand il va mal.